Vous êtes dans le cas A : Victime de l’apparition de symptômes difficilement étiquetés au bout de quelques mois ou années de traitement de benzodiazépine
Voici une description schématique et bien sûr non limitative d’une personne dans ce cas :
Il s’agit classiquement d’une personne consommant des benzodiazépines depuis des mois voir des années, la plupart du temps pour des problèmes d’angoisses ou d’insomnies, parfois de douleurs.
Généralement, la personne a constaté en début de traitement une amélioration de ses troubles. Elle a donc continuer à prendre son traitement de façon plus ou moins continue selon les cas.
Puis est arrivé un jour où elle a observé différents phénomènes que je vais rassembler en 2 catégories.
La 1ère catégorie comporte l’apparition de symptômes tels que des troubles de la mémoire, une baisse de la libido, une perte de l’élan vital avec un sentiment de vanité de l’existence, un sentiment dépressif ou mélancolique sans raisons apparentes.
La 2ème catégorie comporte des symptômes tels qu’une recrudescence de l’angoisse ou des insomnies, des troubles digestifs, des difficultés de concentration, le sentiment d’être étranger à la réalité.
Ces 2 listes de symptômes ne sont pas exhaustives mais, ne pouvant lister tous les symptômes possibles, j’ai sélectionné les plus fréquents. Vous trouverez plus loin des indications où consulter une description beaucoup plus détaillée de ces symptômes.
Les symptômes de la
1ère catégorie sont des effets secondaires des benzodiazépines (cf. Manuel Ashton :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : Se reporter à "
Les effets contraires des benzodiazépines" en particulier le paragraphe sur «
Les dépressions et les émotions émoussées » qui démontre comment les benzodiazépines agissent comme des anesthésiants émotionnels). Cette action est intéressante car c’est grâce à elle que les benzodiazépines diminuent l’anxiété mais elle a son revers avec le fort effet dépressiogène induit.
Les symptômes de la
2ème catégorie sont typiquement des symptômes de manque liés à l’entrée en tolérance.
Vous aurez certainement du mal à croire que vous pouvez éprouver des symptômes de manque alors que vous prenez toujours votre traitement, mais l’explication tient d’une part au phénomène d’accoutumance ou tolérance qui signe le début de la dépendance (cf.
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La tolérance") et d’autre part à la durée de vie relativement courte de la plupart des benzodiazépines prescrites (cf. Manuel Ashton
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : « Avec des benzodiazépines à courte-vie telles que l'alprazolam (Xanax) et le lorazépam (Ativan, Témesta) (Tableau 1, Chapitre I), ... Ces drogues sont éliminées assez rapidement avec comme résultat des fluctuations importantes de concentrations entre chaque dose. Il serait nécessaire d'absorber les comprimés plusieurs fois par jour et beaucoup de personnes traversent des expériences de "mini-sevrage ou d'un besoin soudain entre chaque dose.»
Pour une liste plus détaillée des symptômes de manque possible : cf. Manuel Ashton
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] car les symptômes de manque ont la même origine que les symptômes qui peuvent apparaître au cours d’un sevrage, le manque étant une expérience de mini-sevrage.
Par ailleurs, pour plus d’informations sur le mode d’action des benzodiazépines, je vous invite à lire la page du Manuel Ashton qui y est consacrée :
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Les benzodiazépines".
Conclusion :
Les personnes arrivant sur le forum dans la situation
A souffrent généralement à la fois de troubles dus aux effets secondaires des benzodiazépines et de troubles dus à l’entrée en tolérance à ces substances.
La seule solution qui permette de résoudre ces 2 catégories de troubles est la mise en place d’un programme de sevrage lent et progressif, car si une augmentation des doses de benzodiazépines peut momentanément supprimer les symptômes de la 2ème catégorie, cette action restera limitée dans le temps, l’effet de la tolérance amenant à continuer d’augmenter les doses, et dans tous les cas n’agira aucunement sur les symptômes de la 1ère catégorie qu’elle tendra au contraire à aggraver.
Je vous invite donc à consulter le sujet consacré à l’élaboration d’un programme de sevrage.