Bonjour,
Voici l'adresse à laquelle vous pouvez soumettre une lettre à AGNES BUZYN, concernant les dégâts associés à la surprescription des benzodiazépines et autres psychotropes.
"Ecrire à la ministre" :
http://solidarites-sante.gouv.fr/ministere/article/ecrire-a-la-ministreSi vous le souhaitez, vous pouvez copier la lettre que j'ai rédigée au nom de W-BAD. Ou bien, écrire votre propre lettre.
Si vous copiez la lettre, n'y apportez aucun changement. La lettre doit être reprise telle quelle. Vous pouvez par exemple écrire vos noms et prénoms et sous votre signature, écrire "en soutien de W-BAD".
J'ai par ailleurs écrit un courrier papier où j'ai ajouté toutes les références scientifiques des arguments mis en avant dans la lettre. Je les ajouterai au fil. Mais je n'ai pas pu les envoyer dans la version électronique de la lettre, car il y avait une limite supérieure de 6000 caractères.
Voici la lettre :
Paris, le 9 juillet 2018,
Madame la Ministre,
Je vous adresse ce courrier à l'occasion de la troisième journée mondiale de sensibilisation aux méfaits des benzodiazépines, en anglais : « W-BAD : World Benzodiazepine Awareness Day », qui aura lieu le 11 juillet prochain. Cette journée a pour objectif d’attirer l’attention sur l’extrême gravité du problème de santé publique que représente la surprescription des benzodiazépines en France et à travers le monde.
Plusieurs dizaines de millions de personnes à travers le monde reçoivent une prescription chronique de benzodiazépines ou de somnifères, sans être avertis des risques encourus à court, moyen et long terme (risque de dépendance physique sévère, risque d'un syndrome de sevrage violent et invalidant, avec apparition de troubles neurologiques durables ou définitifs, et de souffrances d'une gravité exceptionnelle, risque d'invalidité définitive après l'arrêt du médicament, majoration très importante du risque de survenue de la maladie d'Alzheimer pour les victimes de prescriptions chroniques de benzodiazépines, etc.).
En France, ce sont plusieurs millions d'individus qui sont précipités dans une vie de souffrance chronique, et de complications à la fois physiques et psychiques, par des prescriptions initiées innocemment par des médecins ignorants des dangers de ce médicament, dont on sait pourtant, depuis les années 1980, qu'il est susceptible de causer des dégâts cérébraux durables ou définitifs.
Le syndrome de sevrage aux benzodiazépines (ou aux somnifères « Z-drugs ») peut être extrêmement sévère. L’intensité des symptômes est telle que de nombreux patients développent un syndrome de stress post-traumatique à l’occasion du sevrage. De nombreux patients décrivent leur expérience comme une torture physique et psychique.
Le syndrome de sevrage aux benzodiazépines est particulièrement problématique en raison de son extrême gravité potentielle, et de sa durée. En effet, l’arrêt des benzodiazépines a pour conséquence l’apparition, chez le patient, d’un nombre parfois effarant de symptômes, qui relèvent de domaines distincts (cognitifs, psychiques, cardiaques, sensoriels, musculaires, respiratoires, endocriniens, digestifs, etc.), tous régis par le cerveau. Cumulés, ils peuvent être la cause d'un handicap énorme et de souffrances considérables, durables, et parfois : définitives. Il faut savoir que la durée du syndrome de sevrage aux benzodiazépines dépasse largement celle de toutes les drogues illégales : il est aujourd’hui admis qu’une importante minorité de patients - 10 à 15% - aura à souffrir de symptômes prolongés, des années après l'arrêt, ou de manière définitive. Ceci, pour un traitement médicamenteux “classique”, délivré sur prescription !
Pour cette proportion minoritaire, et néanmoins significative, de patients, le bénéfice / risque n’est pas, c’est le moins qu’on puisse dire, en faveur du médicament ! Au niveau collectif, il en est de même : le coût socio- économique du problème et le coût pour le contribuable sont considérables (accidents de la route associés aux benzodiazépines, nombre de malades et d’invalides iatrogènes mis dans l’incapacité de contribuer, impact sur les dépenses de soin et d’hospitalisation, contribution à la multiplication des démences séniles et au coût de leur prise en charge, familles brisées, incivilités, agressions, suicides, actes délictuels et criminels provoqués par les benzodiazépines).
Il est temps d'ouvrir cette terrible boîte de Pandore, et cette responsabilité vous appartient, Madame la Ministre !
Il faudra être attentif, ce faisant, à ne pas remplacer une catastrophe par une autre : l'encadrement strict de la prescription des benzodiazépines ne devra pas conduire à une augmentation de la prescription des antidépresseurs, des neuroleptiques de nouvelle génération, ou d'autres psychotropes (si souvent prescrits à mauvais escient, et qui génèrent des souffrances considérables). Ce serait tomber de Charybde en Scylla.
Il faut ajouter, enfin, que cette catastrophe sanitaire est d'autant plus regrettable que les benzodiazépines ne sont plus efficaces dans le traitement de l'anxiété ou de l'insomnie après quelques semaines de prise, le patient développant rapidement une tolérance à leurs effets anxiolytiques et hypnotiques en cas de prises répétées. Malgré cela, si le patient s'avise d'arrêter son traitement, il devra la plupart du temps faire face à des symptômes de sevrage violents. Il faut bien comprendre que ces symptômes, parmi lesquels on rencontre souvent un rebond d’anxiété, ou d’insomnie (à des niveaux souvent beaucoup plus importants que ceux qui ont motivé la prescription) ne sont pas le retour de la maladie initiale, contre laquelle la benzodiazépine serait efficace ; il s’agit désormais de la manifestation du syndrome de sevrage – et de l’incapacité du cerveau à fonctionner normalement sans benzodiazépines.
Pour certains, cette incapacité est transitoire. Pour d’autres, elle sera permanente !
W-BAD a pour mission d’accompagner la prise de conscience, la révélation et la résolution progressive de ce scandale sanitaire, qui affecte aujourd’hui la vie et la santé de plusieurs millions de personnes. Nous espérons que vous serez sensible à son message.
En espérant vous lire prochainement, je vous prie de bien vouloir agréer, Madame la Ministre, l'expression de ma haute considération,
Corinne SOLLIEC
Pour W-BAD en France
[Ici donc vous pouvez signer de votre nom et "en soutien à W-BAD"]
Ressources vidéo :
. The Benzodiazepine Medical Disaster, Shane Kenny, film documentaire :
https://www.youtube.com/watch?v=xchp6FFn1sc. World Benzodiazepine Awareness Day 2016 : témoignages des victimes à travers le monde (trois vidéos) :
Vidéo 1 :
https://www.youtube.com/watch?v=ZN7Ck4yzl4g&t=93sVidéo 2 :
https://www.youtube.com/watch?v=y1FrgpK7qUI&t=367sVidéo 3 :
https://www.youtube.com/watch?v=XXSx1ggH4W8&t=695s