Traduction de la FAQ de Ray Nimmo par
carole (victime suisse survivante des médecins et de leurs prescriptions)
Dépendance aux benzodiazépines et sevrage
Les questions les plus fréquemment posées (FAQ)
Avertissement:
Cette foire aux questions (FAQ) n'a pas été écrite par un médecin ou une personne avec une formation médicale. Les conseils présentés ici, ne doivent pas être substitués à ceux délivrer par un médecin parfaitement formé sur le sujet. Etant donné que tous les conseils donnés ici ne proviennent pas d'un médecin, il vous appartient de les suivre à vos propres risques.
Cette FAQ a été mise intentionnellement dans le domaine public et peut par conséquent être distribuée gratuitement par toute personne entrée en sa possession. L'identité de ses auteurs est sans importance. Cette FAQ est un cadeau pour toute personne dans le monde dont la vie a été touchée par la dépendance aux benzodiazépines.
Toute correction ou révision du présent document peut être proposée sur le forum du site benzo.org.uk. Une fois que les auteurs auront récolté suffisamment de nouveau matériel et que cela justifiera une révision, une nouvelle version sera délivrée. Les révisions légitimes incluent les fautes d'orthographe, de grammaire et de ponctuation; les inexactitudes scientifiques et médicales; les nouvelles questions; les informations nouvellement découvertes par la recherche scientifique ou l'observation clinique, par exemple, la découverte d'une nouvelle forme de médicament adjuvant ou d'une nouvelle phytothérapie qui pourrait être utile lors du sevrage. Les opinions différentes de celles des auteurs sont les bienvenues, mais elles sont peu suceptibles de modifier le contenu de la FAQ à moins d'être soutenues par de solides arguments.
Tables des matières:
1. Qu'est-ce qu'une benzodiazépine?
2. Comment les benzodiazépines agissent-elles dans votre organisme?
3. Après combien de temps devient-on dépendant à une benzodiazépine?
4. Quelles sont les doses équivalentes entre les diverses benzodiazépines?
5. Qu'est-ce qu'une “demie-vie” et pourquoi ce concept est important dans la dépendance aux benzodiazépines?
6. Qu'est-ce que la “tolérance”?
7. Si mon médecin m'a prescrit une benzodiazépine pour une raison médicale, pourquoi devrais-je interrompe mon traitement et cesser de suivre ses conseils?
8. Qu'est-ce que le syndrome de sevrage aux benzodiazépines?
9. Quels sont les symptômes de sevrage des benzodiazépines?
10. J'ai déjà un ou plusieurs de symptômes cités précédemment et je n'ai pas encore commencé mon sevrage. Est-il possible que ces symptômes ne soient pas liés aux benzodiazépines ou ai-je déjà commencé le sevrage sans même diminuer ma prise?
11. Quels facteurs vont déterminer la difficulté de mon sevrage?
12. Si j'arrête de prendre mes benzodiazépines, les troubles pour lesquels elles m'ont été prescrites ne vont-ils pas revenir?
13. J'ai décidé d'arrêter mon traitement à base de benzodiazépines, par quoi dois-je commencer?
14. Est-ce que l'arrêt brutal du jour au lendemain (cold turkey) est une méthode de sevrage acceptable?
15. Ok, je vais diminuer ma dose de benzodiazépine progressivement, comment dois-je procéder?
16. Est-ce que je dois passer à une autre benzodiazépine comme le Valium avant de procéder aux diminutions?
17. Mon médecin m'a dit de passer à un autre médicament appelé “Phénobarbital” pour procéder à une désintoxication. Est-ce une bonne idée?
18. Dois-je envisager de me rendre dans un centre spécialisé dans l'addiction ou dans un hôpital psychiatrique pour me sevrer de ma benzodiazépine?
19. Quelle est la durée d'un sevrage?
20. Est-ce que je peux “tricher” pendant mon protocole de sevrage et prendre un peu plus de benzodiazépine si je dois faire face à un événement stressant?
21. Est-ce que je dois quitter mon emploi ou renoncer à d'autres aspects de ma vie pendant la période de sevrage des benzodizépines?
22. Mon médecin m'a prescrit un antidépresseur que je dois prendre pendant mon sevrage des benzodiazépines. Est-ce une bonne idée?
23. Est-ce qu'il y a des médicaments, mise à part les antidépresseurs, qu'on peut envisager de prendre pendant le sevrage?
24. Est-ce qu'il y a des médicaments que mon médecin pourrait me prescrire et qui seraient totalement inutile pendant le sevrage?
25. Et que penser des plantes et autres remèdes homéopathiques? Est-ce que l'un d'eux peut aider à calmer les symptômes pendant le sevrage?
26. Peut-on consommer de la caféine pendant le sevrage?
27. Et la consommation de sucre pendant le sevrage?
28. Peut-on boire de l'alcool pendant le sevrage?
29. Quels aliments puis-je manger ou dois-je éviter pendant le sevrage?
30. Je fume, dois-je arrêter pendant la période de sevrage?
31. Est-ce que je dois faire du sport pendant mon sevrage?
32. J'ai de terribles insomnies pendant le sevrage, puis-je prendre quelque chose pour m'aider à dormir?
33. Qu'est-ce que je peux prendre pour gérer la douleur pendant le sevrage?
34. Existe-il des médicaments qui peuvent compliquer le sevrage?
35. J'arrive bientôt à la fin de mon sevrage et mes symptômes sont toujours les mêmes et certains sont pires qu'avant. Quand puis-je espérer voir une amélioration?
36. J'ai fini mon sevrage et je me suis senti vraiment mieux pendant un moment, mais depuis quelques temps, je suis à nouveau mal. Pourquoi?
37. Qu'est-ce que le syndrome de sevrage prolongé?
38. Est-ce que je devrais suivre un programme en 12 étapes comme les narcotiques anonymes pour m'aider à me sortir de mon addiction aux benzodiazépines?
39. Qui est le professeur Heather Ashton?
40. Est-ce qu'il y a d'autres sources d'informations qui pourraient m'être utiles pour comprendre ma dépendance aux benzodizaépines et le sevrage?
1. Qu'est-ce qu'une benzodiazépine?Les benzodiazépines font partie d'une des classes de tranquilisants les plus fréquemment prescrits, elles sont aussi appelées: dépresseurs du système nerveux central (SNC), anxiolytiques et hypnotiques-sédatifs.
Les molécules suivantes sont des benzodiazépines: l'alprazolam (Xanax), le bromazépam (Lexotan, Lexomil), chlordiazépoxide (Librium, Nouvelle-Pam), le clonazépam (Rivotril, Rivotril), le clorazépate (Tranxène), le diazépam (Valium, D-Pam, Pro-Pam), estazolam ( flurazépam ProSom), le flunitrazépam (Rohypnol), (Dalmane), halazepam (Paxipam), ketazolam (Anxon), loprazolam (Dormonoct), le lorazépam (Ativan), lormétazépam (Noctamid), medazepam (Nobrium), le midazolam (Versed, Hypnovel, Dormicum), le nitrazépam (Mogadon, Insoma, Nitrados), l'oxazépam (Serax, Serapax, Serenid, Benzotran), prazépam (Centrax), quazepam (Doral), témazépam (Restoril, Euhypnos, Normison, Sompam), le triazolam (Halcion, HYPAM, Tricam). They include alprazolam (Xanax), bromazepam (Lexotan, Lexomil), chlordiazepoxide (Librium, Nova-Pam), clonazepam (Klonopin, Rivotril), clorazepate (Tranxene), diazepam (Valium, D-Pam, Pro-Pam), estazolam (ProSom), flunitrazepam (Rohypnol), flurazepam (Dalmane), halazepam (Paxipam), ketazolam (Anxon), loprazolam (Dormonoct), lorazepam (Ativan), lormetazepam (Noctamid), medazepam (Nobrium), midazolam, (Versed, Hypnovel, Dormicum), nitrazepam (Mogadon, Insoma, Nitrados), oxazepam (Serax, Serapax, Serenid, Benzotran), prazepam (Centrax), quazepam (Doral), temazepam (Restoril, Euhypnos, Normison, Sompam), triazolam (Halcion, Hypam, Tricam). Voir:
http://www.benzo.org.uk/bdi.htm pour des liens vers des sites d'information et de monographies des médicaments.
Certaines benzodiazepines sont moins connues:
brotizolam, camazepam, clotiazepam, cloxazolam, delorazepam, etizolam, fludiazepam, haloxazolam, oxazolam, nimetazepam, nordazepam, pinazepam, tetrazepam, tofisopam. Voir:
http://www.benzo.org.uk/bdi.htm Toutes les benzodiazépines ont cinq effets primaires:
A: Hypnotique (qui tend à rendre somnolent)
B: Anxiolytique (qui tend à réduire l'anxiété, à induire la relaxation)
C: Anti-épileptique (qui tend à réduire la probabilité d'avoir une crise d'épilepsie ou des convulsions)
D: Myorelaxant (qui tend à réduire la tension musculaire et les douleurs associées)
E: Amnésique (qui tend à perturber à la fois la mémoire à long et à court terme)
Il existe également des effets secondaires. Les diverses benzodiazépines présentent ces cinq effets primaires à des degrés différents. Par exemple, le diazépam (Valium) est un hypnotique relativement puissant (inducteur du sommeil), alors que les benzodiazépines plus modernes comme l'alprazolam (Xanax), le lorazépam (Ativan), et le clonazépam (Rivotril) sont des anxiolytiques très puissants avec un léger effet hypnotique.Ce n'est pas parce qu'une benzodiazépine vous fait somnoler plus qu'une autre qu'elle est plus puissante que cette dernière et vice-versa.
Les benzodiazépines font partie d'une large classe de médicaments appelés tranquilisants mineurs. Ce nom appliqué aux benzodiazépines est presque une erreur de langage et il est d'ailleurs tombé en désuétude lors de ces dix dernières années. Cependant, il est fort probable que vous rencontrerez ce nom de temps en temps.
Les benzodiazépines sont le plus fréquemment prescrites pour des problèmes d'anxiété et plus particulièrement pour les troubles paniques (crises d'angoisses, attaques de panique, etc...) et le trouble d'anxiété généralisée. Elles peuvent aussi parfois être prescrites pour les troubles épileptiques. Le Klonopin, par exemple, est souvent prescrit pour traiter l'épilepsie. Les benzodiazépines sont aussi prescrites pour traiter l'insomnie et les problèmes liés au sommeil comme le syndrome des jambes sans repos. Les benzodiazépines sont aussi fréquemment prescrites comme relaxant musculaire.
De loin, les benzodiazépines les plus prescrites de nos jours sont: le Valium, le Xanax, l'Ativan et le Klonopin. La prescription de Valium est particulièrement fréquente au Royaume-Uni. La prescription de Valium est devenue de moins en moins fréquente aux Etats-Unis durant ces 15 dernières années, alors que dans le même temps, le Xanax et le Klonopin ont vus leur popularité augmenter dans ce même pays. Dans certains pays d'Amérique Latine, le Lexotan (bromazepam) est devenu très populaire.
Toutes les benzodiazépines peuvent provoquer une dépendance physique, autrement connue sous le nom de toxicomanie.
2. Comment les benzodiazépines agissent-elles dans l'organisme?Les benzodiazépines sont en général des dépresseurs du système nerveux central (SNC). Elles sont toutes très semblables chimiquement parlant. Toutes les benzodiazépines agissent en augmentant l'action d'une substance naturelle du cerveau: le GABA (acide gamma-aminobutyrique). Le GABA est un neurotransmetteur, c'est-à-dire un agent qui transmet les messages d'une cellule d'une cerveau (neurone) à une autre. Le message que le GABA transmet est un message d'inhibition: Il dit aux neurones qu'il contacte de ralentir ou de cesser le feu (stop firing). A partir de là, environ 40% des millions de neurones présents dans tout le cerveau répondent au neurotransmetteur GABA, ce qui veut dire qu'en général le GABA a une action calmante sur le cerveau: C'est en quelque sorte le tranquilisant et hypnotique naturel du corps. Cette action naturelle du GABA est augmentée par les benzodiazépines, qui exercent donc une inhibition supplémentaire et souvent excessive sur les neurones.
Le GABA envoie son message d'inhibition de manière intelligente. Son action sur des sites spéciaux (les récepteurs GABA) placés à l'extérieur du neurone recepteur ouvre un canal qui permet à des particules chargées négativement, les ions chlorures, de passer à l'intérieur du neurone. Ces ions négatifs boostent le neurone le rendant moins disponible à d'autres neurotransmetteurs qui l'auraient normalement excité. Les benzodiazépines aussi agissent sur leurs propres sites spéciaux (les récepteurs benzodiazépines) situés sur les récepteurs GABA. La combinaison d'une benzodiazépine sur ce site agit comme un booster de l'action du GABA, autorisant ainsi encore plus de ions chlorures à entrer dans le neurone, rendant ce dernier encore plus résistant à l'excitation. Les différents sous-types de récepteurs benzodiazépine ont des actions légèrement différentes. Un des sous-types (alpha 1) est responsable des effets sédatifs, un autre (alpha 2) est responsable des effets anti-anxiété et les deux (alpha 1 et alpha 2) sont responsables des effets anticonvulsionnants, comme le sous-type alpha 5. Toutes les benzodiazépines se combinent à un plus ou moins grand degré avec ces sous-types de récepteurs benzodiazépine et toutes augmentent l'activité du GABA dans le cerveau.
En réaction à cette suraugmentation de l'activité inhibitrice du GABA causée par les benzodiazépines, la production des neurotransmetteurs excitateurs comme la norépinéphrine (noradrénaline), la sérotonine, l'acétylcholine et la dopamine, est réduite. Ces neurotransmetteurs excitateurs sont nécessaires dans le maintien des mécanismes suivants: l'état de vigilance normal, la mémorisation, le tonus et la coordination musculaires, les réponses émotionnelles, les sécretions endocriniennes, le contrôle du rythme cardiaque et de la pression sanguine, ainsi qu 'une multitudes d'autres fonctions. Toutes ces fonctions sont donc susceptibles d'être altérées par la présence des benzodiazépines. D'autres récepteurs benzodiazépines, non liés au GABA, sont présents dans les reins, le côlon, les cellules sanguines, la corticosurrénale et peuvent être affectés par la présence de certaines benzodiazépines. Ces actions directes et indirectes sont responsables des effets indésirables bien connus lors de la prise de benzodiazépines.
Contrairement à la croyance populaire, les benzodiazépines n'augmentent pas la production naturelle du GABA. Comme expliqué précédemment, elles ne font que renforcer l'action du GABA déjà synthétisé.
En fait, les benzodiazépines peuvent, au fil du temps, diminuer la production de GABA dans certaines parties du cerveau. C'est d'ailleurs une des nombreuses théories susceptibles d'expliquer l'apparition de réactions paradoxales.
3. Après combien de temps devient-on dépendant à une benzodiazépine?Le temps que prend le corps pour développer une dépendance physique pour une benzodiazépine donnée peut varier énormément. Les variables suivantes peuvent jouer un rôle: la dose que vous prenez, la régularité avec laquelle vous consommez votre dose et le plus important, la chimie de votre corps. Des cas de personnes devenues dépendantes en seulement 14 jours en prenant des doses thérapeutiques (posologie courante) ont été rapportés. La probabilité qui vous développiez une dépendance est importante: La probabilité est de 50% si vous consommez une benzodiazépine quotidiennement depuis 6 mois. Après une année de consommation continue, il est fort probable que vous ayez développé une dépendance. Il est difficile de savoir si certaines benzodiazépines entraînent une dépendance plus rapidement que d'autres.
4. Quelles sont les doses équivalentes entre les diverses benzodiazépines?Aucun tableau définitif des équivalences entre les benzodiazépines n'a été clairement établi. L'auteur a personnellement vu une douzaine de tableaux d'équivalences contenant des valeurs assez différentes. Le tableau suivant a été choisi, car il reflète l'experience clinique de la Professeure Heather Ashton qui a aidé plus de 300 personnes à se sevrer des benzodiazépines en utilisant la méthode de substitution au Valium (voir plus bas).
Alprazolam 0.5
Bromazepam 6
Chlordiazepoxide 25
Clonazepam 0.5
Clorazepate 15
Diazepam 10
Estazolam 1-2
Flunitrazepam 1
Flurazepam 15
Halazepam 20
Ketazolam 15-30
Lorazepam 1
Lormetazepam 1-2
Nitrazepam 10
Oxazepam 20
Prazepam 10-20
Quazepam 20
Temazepam 20
Triazolam 0.5
Ainsi, 1 mg d'alprazolam (Xanax) ou de clonazepam (Klonopin) est équivalent à 20 mg de Valium; 1mg de lorazepam (Ativan) est équivalent à 10 mg de Valium.
Ces équivalences de dose sont importantes pour plusieurs raisons, la première étant de pouvoir passer d'une benzodiazépine à une autre, comme le Valium qui est prioritairement utilisé dans les protocoles de sevrage (voir plus bas). Ces chiffres sont tirés du manuel de la professeure Heather Ashton (voir plus bas) et d'autres sources. Voir par exemple le tableau d'équivalences de ce site:
http://www.benzo.org.uk/bzequiv.htmIl est possible que vous tombiez sur un médecin qui veuille faire une substitution du Xanax par du Valium à équivalence de 1 mg pour 10 mg. Cette manière de faire risque de rendre la substitution très difficile. Quelle que soit la précision de la dose thérapeutique équivalente, les équivalences si-dessus doivent être respectées lors de la substitution d'une benzodiazépine par une autre afin de pouvoir mener à bien le sevrage. (voir plus bas)
5. Qu'est-ce qu'une “demi-vie” et pourquoi ce concept est si important dans la dépendance aux benzodiazépines?Une demi-vie est une expression numérique qui dit combien de temps met le médicament pour quitter le corps. Techniquement, la demi-vie est exprimée comme une plage de temps. C'est la plage de temps nécessaire au corps pour éliminer la moitié de la quantité de la substance consommée, et ainsi de suite. Il existe une controverse quant à savoir combien de temps les benzodiazépines peuvent rester dans le corps après leur arrêt compet. Les benzodiazépines sont liposolubles (elles sont solubles dans les graisses) et peuvent donc rester dans les tissus gras. Cependant, les benzodiazépines ne sont plus visibles dans la formulation sanguine 30 jours après leur arrêt complet. Soit, cela signifie qu'elles ont été complètement éliminées à ce moment-la, soit qu'il n'en reste que des quantités trop faibles pour avoir un effet à long terme.
L'importance de la demi-vie est qu'une demi-vie longue rend généralement le sevrage plus facile, car le taux de benzodiazépine dans le sang reste relativement constant, contrairement aux montagnes russes qui vous pouvez expériementer en prenant des benzodiazépines à demi-vie courte. Par ailleurs, les benzodiazépines à demi-vie longue nécessitent moins de gestion dans les petites doses. Par exemple, le Valium peut être pris toutes les 12 heures et dans certains cas tous les 24 heures. Contrairement au Xanax qui doit être pris toutes les 4 à 6 heures pour maintenir un taux de la molécule constant dans le sang. Ce qui est techniquement difficile à faire pour certaines personnes.
Voici une liste de benzodiazépines avec leur demi-vie correspondante exprimée en plage d'heures:
Alprazolam 9 - 20
Bromazepam 8 - 30
Chlordiazepoxide 24 - 100
Clonazepam 19 - 60
Clorazepate 1.3 - 120
Diazepam 30 - 200
Estazolam 8 - 24
Flunitrazepam 18 - 26
Flurazepam 40 – 250
Halazepam 30 - 96
Ketazolam 30 - 200
Lorazepam 8 - 24
Lormetazepam 10 - 12
Nitrazepam 15 - 48
Oxazepam 3 - 25
Prazepam 30 - 100
Quazepam 39 - 120
Temazepam 3 - 25
Triazolam 1.5 - 5
Une idée fausse est que les benzodiazépines à demi-vie longue rallongeraient le processus de récupération après le sevrage en restant plus longtemps dans les tissus du corps. Toutefois, il n'existe pas de preuve montrant que les benzodiazépines à demi-vie longue représenteraient un plus grand risque de développer un syndrome de sevrage prolongé que les benzodiazépines à demi-vie courte. Cette méthode de passage à une molécule à demi-vie longue équivalente est bien comprise et connue dans les centres spécialisés dans l'addiction et est fréquemment employée pour d'autres classes de médicaments. Par exemple, les personnes ayant expérimenté des symptômes de sevrage avec un antidépresseur comme le Paxil (Deroxat, Seroxat, paroxetine) se voient souvent prescrit du Prozac (fluoxetine) comme substitut en vue du sevrage, parce que le Prozac à une demi-vie longue. Un exemple peut-être plus typique est l'utilisation de la Méthadone dans la désintoxication de l'héroine, la Méthadone étant en partie utilisée à cause de sa demi-vie relativement longue.
6. Qu'est-ce que la “tolérance” (médicamenteuse)?La tolérance est le processus au-travers duquel les récepteurs présents dans le cerveau s'habituent à l'action du médicament. Lorsque le seuil de tolérance à un médicament est atteint, il faudra augmenter la quantité de ce médicament pour obtenir les mêmes effets. Avec les benzodiazépines, et probablement avec beaucoup d'autres classes de médicaments, la tolérance est pratiquement toujours associée avec un certain degré de dépendance physique. Si vous êtes entré en tolérance (= vous avez dû augmenter la dose de votre médicament pour obtenir le même résultat que lors des premières prises), alors il faut voir ça comme un signe très clair que vous avez certainement développé une dépendance.
7. Si mon médecin m'a prescrit une benzodiazépine pour une raison médicale, existe-t-il des raisons qui me pousseraient à ignorer ses conseils et à arrêter mon traitement?Oui, il en existe plusieurs. Malheureusement, il existe un grand nombre de médecins bien intentionnés qui ne comprennent tout simplement pas la dangerosité de l'usage de benzodiazépines à long terme.
L'usage réguilier de benzodiazépines provoque presque toujours une détérioration des fonctions cognitives. Détérioration qui s'aggrave lors d'un usage continu.
L'utilisation à long terme des benzodiazépines entraîne une certaine léthargie et diminue le niveau d'énergie, ce qui provoque une baisse de la productivité au travail et une répugnance à l'exercice.
Par ailleurs, les benzodiazépines, et toutes les autres classes de sédatifs, engendrent et/ou aggravent souvent la dépression. C'est pour cela que les gens se voient souvent prescrire des antidépresseurs après avoir reçu une benzodiazépine pour traiter leur anxiété. Les antidépresseurs ont leurs propres complications et leur propre risque de dépendance (voir plus bas).
Les benzodiazépines peuvent aussi causer ce que l'on appelle “une anesthésie émotionnelle”, ou “un émoussement des émotions” ce qui peut affaiblir la capacité de la personne à ressentir des émotions intenses. Ceci a été décrit comme “l'incapacité à ressentir le plaisir ou la douleur” ("the inability to feel pleasure or pain") dans la littérature médicale (par exemple: Ashton CH, Toxicity and Adverse Consequences of Benzodiazepine Use , 1995).lien:
http://www.benzo.org.uk/ashtox.htmLes utilisateurs chroniques (à long terme) de benzodiazépines décrivent souvent cette expérience comme s'ils avaient traversé leur vie en état de somnanbulisme ("sleepwalking through life").
Les benzodiazépines peuvent aussi causer ce que l'on appelle des réactions paradoxales (ou symptômes paradoxaux) dans une minorité de cas. Les symptômes paradoxaux sont des réactions contraires des réactions thérapeutiques attendues. Ces réactions peuvent être, des explosions de colère, une augmentation de l'anxiété ou encore de l'insomnie. Les réactions paradoxales peuvent être causées par l'interaction du médicament avec la consitution psychologique de l'utilisateur ou peuvent être une réaction biologique à l'utilisation du médicament, réaction que les gens nomment parfois “toxicité”. Les réactions paradoxales sont parfois confondues avec des symptômes de sevrage et vice-versa. Voir: “Benzodiazepines: Paradoxical Reactions & Long-Term Side-Effects “ ici:
http://www.benzo.org.uk/paradox.htm . Pour une discussion plus approfondie sur les effets à long terme des benzodiazépines:
http://www.benzo.org.uk/hindmarch.htm (“Benzodiazepines and their effects” de Ian Hindmarch.)
Les effets cités ci-dessous peuvent apparaître à des degrés divers selon les individus. Certaines personnes n'expérimenteront aucun de ces effets. Cependant, un effet est commun à tous les individus: une dépendance physique finira toujours par se développer. La dépendance aux benzodiazépines est particulièrement grave, car le syndrome de sevrage peut être très pénible et peut durer longtemps. Par ailleurs, la survenue du phénomène de tolérance peut rendre l'utilisation à long terme du médicament impossible, ce qui rend le sevrage nécessaire.
Les benzodiazépines sont souvent prescritent de manière inappropriée, comme dans le cas des dépressions. De plus, elles sont souvent prescritent pour traiter des problèmes d'anxiété qui pourraient être traités plus efficacement par à l'aide d'autres méthodes thérapeutiques.
Cependant, l'usage de benzodiazépine peut être légitime dans certains cas: plus particulièrement si elles sont utilisées sur une très courte période (pas plus de 2 semaines en continu) et pour une problèmatique d'anxiété/panique (par exemple une dose de Xanax par mois quand nécessaire). En outre, un certain nombre de consommateurs de benzodiazépines y compris une partie de ceux qui les ont régulièrement utilisées pendant plus d'un an, sont en mesure de les arrêter sans trop de difficultés.
Rien dans cette FAQ ne doit être pris comme conseil seul, en ignorant les conseils de votre médecin. Les décisions concernant l'utilisation ou l'arrêt d'une benzodiazépine doivent être prises en concertation avec votre médecin. Cependant, en plus d'écouter attentivement les conseils de votre médecin, vous devez prendre le temps de vous former et de vous informer sur le sujet. Heureusement, il existe un nombre considérable de documentation pour cela (voir plus bas). Même si un médecin semble être à jour sur la littérature médicale concernant la dépendance aux benzodiazépines et le syndrome de sevrage, chercher une deuxième et même un troisième avis peut être une solution souhaitable.
8. Le syndrome de sevrage aux benzodiazépines, c'est quoi?Le syndrome de sevrage aux benzodiazépines semble être causé par une modération de l'action du GABA. Cette modération de l'action du GABA est due à une neuroadaptivité (le GABA a adapté son mode de fonctionnement à la présence des benzodiazépines). Cette neuroadaptivité a rendu le GABA dépendant à la stimulation des benzodiazépines pour initier son action. En d'autres mots, lorsque vous êtes devenu dépendant à une benzodiazépine, votre GABA est incapable d'exercer son action naturelle sans la présence de benzodiazépine. Il en résulte une grande variété de suractivité dans diverses régions du cerveau, ce qui provoque une vaste collection de symptômes. Ces symptômes sont l'expression de diverses manifestations de la surexcitation neurologique: Les cellules du cerveau deviennent particulièrement sensibles à l'action des neurotransmetteurs excitateurs. La manifestation la plus extrême de cette sur-excitations sont les crises d'épilepsie et de convulsion.
Le syndrome de sevrage aux benzodiazépines se distingue de celui d'autres classes de médicaments de par sa sévérité et sa durée.
Les manifestations du sevrage (l'état de manque) apparaît soit lorsqu'il y a tolérance et que la dose n'a pas été augmentée pour y palier, soit lorsqu'il y a une diminution de la dose en dessous du “seuil de tolérance”. Le seuil de tolérance est le niveau de la dose en dessous duquel le fonctionnement de vos récepteurs est altéré à cause d'un manque de stimulation de la part du médicament. Il se peut que votre seuil de tolérance soit inférieur à votre dosage actuel, si bien que vous pourrez diminuer votre dose sans ressentir de symptômes de sevrage.
En règle générale, le syndrome de sevrage d'un médicament est le miroir de ses effets primaires. Ainsi pour les benzodiazépines, vous pouvez vous attendre à des insomnies (miroir de leur effet hypnotique), de l'anxiété (miroir de leur effet anxiolytique), de la tension et des douleurs musculaires (miroir de leur effet myorelaxant (=relaxant musculaire)) et dans de rares cas, de crises d'épilespsie ou de convulsion (miroir de leur effet anti-épileptique). La seule exception est que le syndrome de sevrage aux benzodiazépines ne reproduit pas l'effet amnésique en miroir (il n'améliore pas la mémoire). Au contraire, le syndrome de sevrage provoque souvent une augmentation des problèmes de mémoire et de cognition. Cependant, dans tous les cas, après un sevrage complet et une rémission totale, les fonctions cognitives reviennent progressivement au niveau qu'elles avaient avant que vous preniez des médicaments.
Pour une liste de sympômes plus complète: voir plus bas.
9. Quels sont les symptômes de sevrage des benzodiazépines?Ce qui suit est une liste de symptômes. Comme ces symptômes ont été rapportés par un grand nombre de personnes, ils peuvent statistiquement être considérer comme des symptômes légitimes de sevrage. Gardez à l'esprit qu'il existe une large variété d'autres symptômes qui ont été rapportés par des utilisateurs et qui peuvent être considérés comme des symptômes de sevrage même s'ils n'ont pas été rapportés par suffisamment de personnes pour être statistiquement significatifs. La détermination de la signification statistique n'est pas basée sur des données brutes (techniques), mais sur les observations des auteurs au-travers de la lecture de millers de posts de personnes en sevrage, de livres
http://www.benzo.org.uk/bzbz.htm et d'articles sur le sujet.
Cette liste est composée de deux sections: Les symptômes psychologiques et les symptômes physiques. La double astérisque (**) indique des symptômes qui apparaissent à un moment ou à un autre et à un degré plus ou moins important, chez pratiquement toutes les personnes en sevrage des benzodiazépines. L'astérisque simple (*) indique les symptômes fréquents qui apparaissent chez la plupart des gens. Les autres symptômes sont assez fréquemment rencontrés pour être considérer comme des symptômes de sevrage, mais ils n'apparaissent que dans une minorité de cas.
Symptômes psychologiques:
Anxiété ** (ce qui inclue les attaques de panique), dépression **, insomnie , déréalisation/dépersonnalisation * (sentiments d'irréalité/détachement de soi), pensées obssessionnelles négatives * (en particulier des pensées violentes et/ou de nature sexuelle), des changements d'humeur rapides * (dont notamment des accès de colère ou de rage), des phobies * (en particulier de l'agoraphobie et la peur de devenir fou), dysphorie * (perte de la capacité à profiter de la vie, avec une combinaison possible de dépression, d'anxiété et de déréalisation/dépersonnalisation), altération des fonctions cognitives *, pensées suicidaires *, cauchemars, hallucinations, psychose, envie de reprendre des comprimés (pill carvings). Notez qu'il est plus fréquent d'avoir peur de la psychose (ou de la folie) que de le devenir (fou).
Symptômes physiques:
Sensibilité anormale aux stimuli sensoriels * (comme les sons forts et la lumière vive), tension/douleur musculaire **, douleurs articulaires *, acouphènes *, maux de tête *, tremblements *, vision floue * (et d'autres problèmes liés aux yeux, à la vision), démangeaisons * ( avec notamment la sensation de fourmillements ou d'avoir des insectes qui rampent sur ou sous la peau), des problèmes gastro-intestinaux *, des sensations de choc électrique *, une paresthèsie * (engourdissement et sensations de picotement (comme des aiguilles) plus particulièrement aux extrêmités), fatigue *, faiblesse dans les extrêmités/les membres * (plus particulièrement dans les jambes), sensations de vibration interne * (plus particulièrement dans le torse/la poitrine), transpiration, fluctuation de la température corporelle, difficulté à avaler, perte d'appétit, symptômes pseudo-grippaux (flu like symptoms), fasciculation (spasmes musculaires), goût métallique dans la bouche, nausées, soif extrême (avec bouche sèche et besoin très fréquent d'uriner), dysfonctionnement/problème sexuel (baisse ou augmentation occasionnelle de la libido), palpitations cardiaques, étourdissements, vertiges, essoufflements.
Ici, j'ai cité les symptômes de sevrage les plus fréquemment rencontrés. Pour une liste de symptômes de sevrage plus complète, voir Symptons Index (index des symptômes) présent sur le site:
http://www.benzo.org.uk/sympt3.htm10. J'ai déjà un ou plusieurs de symptômes cités précédemment et je n'ai pas encore commencé à diminuer ma benzodiazépine. Est-il possible que ces symptômes ne soient pas liés aux benzodiazépines ou ai-je déjà commencé à être en manque sans même diminuer ma prise? Vous éprouvez sans doute un manque du à la tolérance. Lorsque vous atteignez le seuil de tolérance, votre cerveau a besoin de plus de drogue (de médicament) pour stimuler l'activité du GABA et c'est pourquoi vous commencez à ressentir des symptômes de sevrage. Un certain nombre de personnes expliquent que quelle que soit l'augmentation de leur dose, elles n'arrivent pas à soulager leurs symptômes. Cela peut être causé par l'apparition d'une spirale ascendante rapide du mécanisme de la tolérance ou encore par la toxicité du produit (voir plus haut). Un sevrage complet est nécessaire quand ce phénomène se produit.
Certaines personnes interprètent mal ce phénomène du à l'entrée en tolérance et pensent que c'est la drogue qui a cessé de fonctionner et que c'est pour cette raison que leur médicament n'agit plus sur leur problème d'anxiété. En fait, l'anxiété qu'elles ressentent à ce moment-la est provoquée par l'état de manque qui est engendré lui par l'entrée en tolérance (au médicament). Malheureusement, les médecins qui comprennent également mal ce phénomène vont généralement conforter leurs patients dans leur erreur d'interprétation en leur conseillant d'augmenter leur dose de benzodiazépine ou en leur prescrivant une benzodiazépine et/ou un antidépresseur supplémentaires.
11. Quels facteurs vont déterminer la difficulté de mon sevrage ?Il est impossible de prédire la difficulté d'un sevrage ou encore de dire lequels des plus de 30 symptômes vont apparaître chez une personne en particulier. La durée d'utilisation, le dosage, le type de benzodiazépine pris, l'âge, la chimie du corps et la méthode de sevrage sont tous des facteurs qui peuvent jouer un rôle. Il n'est pas évident de savoir si et comment ces facteurs vont influencer la durée du syndrome de sevrage et/ou sa sévérité.
Il existe certaines preuves montrant que les nouvelles benzodiazépines à forte puissance comme le Xanax, le Klonopin et l'Ativan peuvent être à l'origine de symptômes de sevrage plus sévères. Cependant, ces preuves restent anecdotiques.
Gardez à l'esprit qu'il existe une grande variation entre chaque expérience de sevrage. Par exemple, une personne pourra prendre une faible dose de benzodiazépine sur une courte période de temps et souffrir de symptômes de sevrage sévères. Alors qu'une autre personne pourra prendre une plus grande dose de benzodiazépine sur une période de temps plus longue et avoir des symptômes de sevrage tout à fait gérables. Par ailleurs, un utilisateur de Valium pourra avoir plus de difficultés qu'un utilisateur de Xanax.
12. Si j'arrête de prendre mes benzodiazépines, les troubles pour lesquels elles m'ont été prescrites ne vont-ils pas revenir?Cela peut se produire ou non. Cela dépend des problèmes de départ et des mesures que vous prendrez pour les gérer après le sevrage (si nécessaire). Parfois les problèmes de base disparaîtront tout simplement après l'arrêt des benzodiazépines. Un grand nombre de problèmes physique et/ou psychologique sont des réponses transitoires à un état temporaire dans votre vie, comme la perte d'un être cher ou tout autre événement traumatisant. Les gens ont souvent pris l'habitude de consommer des drogues comme des benzodiazépines pour alléger les symptômes de ces états transitoires et continuent à les prendre plus longtemps qu'il n'aurait fallu au problème pour disparaître de lui-même.
D'autres états sont moins transitoires, notamment les troubles paniques chroniques qui durent sur le long terme. Cependant, il est important de garder à l'esprit qu'il existe d'autres traitements (pharmacologiques ou non) pour soigner ce genre de troubles. L'anxiété et le stress peuvent être gérés à l'aide de nombreuses méthodes qui ne sont pas dangereuses pour votre corps (comme le sont les benzodiazépines).
Il arrive fréquemment que les personnes qui ont terminé leur sevrage voient surgir un problème psychologique qui avait été masqué pendant des années par l'utilisation de benzodiazépines. Les gens ressentent aussi souvent un retour des émotions qui avaient été supprimées depuis des années. C'est pourquoi, il y a parfois une période d'ajustement difficile après que les symptômes de sevrage se soient calmés. Cependant, les gens trouvent souvent que le résultat de cette période d'ajustement est très bien (très enrichissant) et constitue une belle récompense.
13. J'ai décidé d'arrêter mon traitement à base de benzodiazépines, par quoi dois-je commencer?La première étape est de s'informer au maximum. Cela signifie lire cette FAQ et rechercher des informations dans les ressources mentionnées.
La deuxième étape est de se rendre chez un médecin qui comprend la gravité de la dépendance aux benzodiazépines, en étant armé d'un maximum d'informations en vue de cette visite.
La troisième étape consiste à élaborer un plan de sevrage clair, à vous fixer des objectifs personnels atteignables et à vous lancer avec confiance dans ce processus de sevrage.
N'écoutez pas les histoires d'horreur de ceux qui ont vécu des périodes de sevrage inhabituellement difficiles et pénibles. Les expériences de chacun en matière de sevrage sont très différentes et un grand nombre de personnes vont avoir des symptômes de sevrage tout à fait gérables et vont ainsi pouvoir être en mesure de se sevrer sans trop de difficultés.
14. Est-ce que l'arrêt brutal du jour au lendemain (cold turkey) est une méthode de sevrage envisageable et acceptable?Non, l'avis est presque unanime que ce soit du côté du corps médical ou de la communauté des personnes qui se sont sevrées des benzodiazépines: L'arrêt brutal (= Cold turkey) est une méthode de sevrage dangereuse et inacceptable (non envisageable). Le sevrage brutal de type Cold turkey peut provoquer des convulsions et est aussi associé à une probablité d'apparition de psychose bien plus élevée. L'apparition de convulsion est presque inexistante chez les personnes qui suivent un protocole de sevrage lent, exception faite des personnes qui ont pris des benzodiazépines pour traiter des problèmes d'épilespsie. Par ailleurs, l'apparition de psychose est rare chez les personnes qui suivent un protocole de sevrage très lent.
Il existe une idée fausse selon laquelle un sevrage brutal (Cold turkey) permettrait de se remettre plus vite, malgré l'apparition de symptômes de sevrage très lourds. Cette croyance se base sur une deuxième idée fausse qui dit que des diminutions lentes “prolongerait l'agonie due au sevrage” (prolongs the agony of withdrawal). Cette notion est erronée. En fait, il existe un certain nombre de preuves qui montrent qu'un sevrage brutal peut rallonger la durée du syndrome de sevrage et peut être à l'origine du syndrome de sevrage prolongé (voir plus bas).
15. Ok, je vais diminuer ma dose de benzodiazépine progressivement, comment dois-je procéder?Il y a deux règles générales et un exception qui sera discutée plus bas.
La première règle est: Plus les diminutions sont lentes, moins les symptômes de sevrage seront importants. La deuxième règle est: Plus les diminutions des doses seront petites, moins les symptômes de sevrage seront importants. Bien que les deux règles soient distinctes, elles sont étroitement liées.
Par exemple, si vous décidez de diminuer votre dose de 1/4 mg tous les mois ou si vous décidez de diminuer votre dose de 1/8 mg toutes les deux semaines, vous effectuerez le sevrage à la même vitesse. Cependant, de l'opinion des auteurs, la seconde option est bien meilleure. Chaque diminution est un choc pour le corps et le cerveau. L'arrêt brutal (Cold turkey) est la plus grande diminution de dose et le choc causé par un sevrage si violent est tellement grave que même après le retour à votre dose d'origine, cela pourra vous prendre des semaines, voire des mois pour vous “stabiliser” et dans certains cas, il ne vous sera pas possible de vous stabiliser avant la fin d'un sevrage complet.
Cette logique s'étend à la taille de vos diminutions. Plus vos diminutions seront petites, moins le choc causé à votre organisme sera grand et par conséquent, moins les symptômes de sevrage seront prononcés. Il n'est pas recommandé de diminuer de plus de 10% du total de votre dose au temps t. Il est préférable de faire des doses de plus en plus petites à mesure que vous avancez dans les diminutions, bien que cela puisse être techniquement plus compliqué lorsque vous approchez de la fin du sevrage.
Il faut toujours faire la diminution la plus petite possible. Cela veut dire prendre la dose la plus petite disponible et la diviser en 4 parts, ce qui peut être réalisé facilement à l'aide d'une lame de rasoir ou d'un coupe-comprimé (pill-cutter). Par exemple, avec le Valium, vous pouvez couper le plus petit comprimé (2 mg) en 4 doses de 0,5 mg. Avec le Klonopin, vous pouvez couper le plus petit comprimé (0,5 mg) en 4 doses de 0,125 mg ou 1/8 ème de mg. Si vous prenez une grande dose et que vous vous sentez capable de faire les premières diminutions rapidement parce que vous vous trouvez en dessus de votre seuil de tolérance (voir plus haut), procédez alors à des diminutions rapprochées (pas plus d'une diminution tous les 3 jours) et faites des diminutions les plus petites possibles. Lorsque (ou si) vous commencez à ressentir des symptômes de sevrage, vous pouvez espacer vos diminutions (jusqu'à environ 4 semaines entre deux diminutions). Généralement, les benzodiazépines à grande puissance comme le Xanax, le Klonopin et l'Ativan vont vous obliger à faire des doses plus grandes (voir plus bas), ce qui vous obligera à espacer vos diminutions d'au moins 3 semaines d'intervalle vers la fin du sevrage. Bien évidemment, même si vous êtes capable de faire de plus petits morceaux donc de plus petites diminutions avec une benzodiazépine à faible puissance, comme le Valium, vous pouvez quand même espacer ces petites diminutions si cela constitue une méthode de sevrage plus confortable pour vous.
Il existe une méthode de sevrage qui consiste à mélanger le médicament avec de l'eau ou avec du sucre: cette méthode s'appelle titration et cette dernière vous permet de faire des diminutions infimes de 1% tous les jours. De nombreuses personnes ont employé cette méthode avec succès. En Angleterre, des médecins ont même créé un kit de titration liquide pour aider les utilisateurs à rendre leur sevrage plus confortable. Il est à noter que cette méthode est suceptible de réduire considérablement les symptômes de sevrage. Malheureusement, ces kits de titration ne sont pas disponibles en Amérique du Nord.
S'il n'est pas possible pour vous d'utiliser la méthode de titration, vous pouvez envisager le substitution au Valium (en admettant bien sûr que ce n'est pas la benzodiazépine qui vous utilisez déjà (voir plus bas)). Cette méthode de substitution a été utilisée avec succès pendant des années en Angleterre. La Professeure Heather Ashton a détaillé ce protocole de substitution avec le Valium (voir plus bas).
Il semble exister quelques exceptions aux règles de sevrage lent: les personnes qui trouvent qu'elles ont une réaction “toxique” en prenant des benzodiazépines (voir plus bas: Réactions paradoxales). Il y a une distinction délicate à faire entre la toxicité et les symptômes de sevrage. La manière habituelle de faire la différence est d'augmenter la dose. Si les symptômes se réduisent ou restent les mêmes, ils sont très probablement attribuables au sevrage. Si les symptômes augmentent, c'est qu'il y a toxicité et que vous devrez peut-être envisager de faire un sevrage rapide (6 à 8 semaines). Cependant, ne décidez pas de faire un sevrage rapide trop hâtivement. Soyez sûr qu'il s'agit bien d'une toxicité (réations paradoxales). De manière générale, il est bien plus probable que vos symptômes soient liés au sevrage plutôt qu'à la toxicité.
Une des causes de la toxicité est la prise simultanée de plus d'un médicament (drogue) psychoactif. Par exemple: prendre une benzodiazépine avec un antidépresseur ou un stupéfiant (narcotique) ou encore un antidouleur.
16. Est-ce que je dois passer à une autre benzodiazépine comme le Valium avant de procéder aux diminutions? Gardez à l'esprit que certaines personnes pensent que la méthode de substitution ne convient pas à tout le monde et que nombre d'entre elles ont effectué leur sevrage à partir de la benzodiazépine de départ et ont très bien récupéré. Cependant, si vous envisagez du suivre la méthode de substitution recommandée, il y a trois raisons qui sont évoquées pour le passage au Valium en vue du sevrage.
Premièrement, le Valium a une demi-vie bien plus longue que la plupart des autres benzodiazépines (voir plus haut). Cela permet d'avoir une diminution continue et douce au cours du temps. Cela vous permet aussi de prendre votre dose moins souvent. Dans un certain nombre de cas, il sera possible de prendre une dose journalière unique juste avant le couché. Cela réduit considérablement les problèmes de gestion de la prise de dose toutes les x heures que l'on peut rencontrer avec d'autres comprimés. Cela peut aussi aider à dormir, ce qui est très important lors d'un sevrage.
Deuxièmement, le Valium est une benzodiazépine à faible puissance par rapport aux autres et est proposé en comprimés de 2 mg, 5 mg et 10 mg. En pratique, vous pouvez faire des parts aussi petites que 0,5 mg. Ce qui est l'équivalent d'une valeur entre 1/20ème et 1/40ème de mg de Xanax ou de Klonopin (=Rivotril). C'est un avantage très important, compte tenu de l'importance de faire des diminutions de dose aussi petites que possibles et en particulier quand vous approchez la fin de votre sevrage.
Finalement, un certain nombre de personnes, y compris des experts, pensent que les nouvelles benzodiazépines à haut potientiel (forte puissance) comme le Xanax, le Klonopin (Rivotril) et l'Ativan (Temesta), produisent des symptômes de sevrage plus sévères. Jusqu'à présent, les preuves se basent sur des témoignages. Il ne semble pas exister d'études qui mettent en corrélation la sévérité des symptômes de sevrage avec un type de benzodiazépine donné.
Si vous décidez de faire une substitution de votre benzodiazépine par du Valium, il est important de bien prendre la dose équivalente de votre benzodiazépine en Valium. Il existe des équivalences spéciales pour faire une substitution avec le Valium (voir le tableau ci-dessus).
Le processus de substitution doit également se faire progressivement; généralement pas à pas en substituant une dose à la fois. Beaucoup de personnes ont souffert parce qu'elles ont voulu faire une substitution trop rapide. Substituer une prise/une dose (ou une partie d'une dose) à la fois permet d'éviter ce problème. Selon la quantité de benzodiazépine que vous prenez, la période de substitution peut durer de 3 semaines à 3 mois.
Le Valium a un potentiel pour faire dormir plus grand que la plupart des benzodiazépines à forte puissance, même pris à dose thérapeutique équivalente et de nombreuses personnes trouvent qu'initialement il a un effet sédatif plus important. Cependant, la plupart des utilisateurs de benzodiazépines développent rapidement une tolérance à l'effet sédatif (hypnotique), il est donc fort probable que cette hypersédation s'estompera dans les premières semaines.
Pendant cette période de substitution, parfois des diminutions de votre dose totale seront faites et parfois de légères augmentations devront être observées. Si vous ressentez une hypersédation extrême, mais aucun symptôme de sevrage, c'est le signe que la dose équivalente (de Valium) est trop grande (pour vous) et vous devrez faire de plus petites diminutions de votre dose totale pendant la transition. Si, d'un autre côté, vous commencez à subir une augmentation des symptômes pendant la substitution, vous devrez faire une petite augmentation de votre dose pendant la transition. Etant donné que les doses équivalentes peuvent varier d'une personne à l'autre, la période de transition (de substitution) sera faite d'essais et d'erreurs. Cependant, il est important de comprendre que le processus de transition au Valium (substitution) a pour but de vous stabiliser une fois terminé. Ce qui veut dire qu'une fois la substitution faite, vous ressentirez peu ou pas de symptômes de sevrage.
La Professeure Ashton (http://www.benzo.org.uk/profash.htm) a rendu public des protocoles détaillés de substitution basé sur le passage au Valium (http://www.benzo.org.uk/manual/index.htm). Elle explique cette méthode très en détail (voir plus bas et plus haut).
Le Librium est une autre benzodiazépine à action prolongée qui est parfois (mais rarement) utilisée comme substitut. Cet auteur n'a pas assez d'informations concernant l'efficacité de la substitution au Librium pour en faire un commentaire important pour le moment. Il n'est pas nécessaire de passer faire une substitution du Librium par le Valium. Le Librium peut être diminué directement, bien que le fait qu'il soit conditionné en capsules de 5 mg seulement en Amérique du Nord. L'idéal, pour faire un sevrage à partir du Librium, est d'ouvrir les capsules et de diviser le contenu en deux parts de 2,5 mg. Bien sûr, il est possible de faire des diminutions (des parts) plus petites, ce qui est souvent préférable.
17. Mon médecin m'a dit de passer à un autre médicament appelé “Phénobarbital” pour procéder à une désintoxication. Est-ce une bonne idée?Non, bien que cette méthode de “désintoxication” soit couramment utilisée aux Etats-Unis, elle a depuis longtemps été abandonnée au Royaume-Uni ou elle y est même considérée comme barbare par les autorités. Il est donc préférable de l'éviter.
18. Dois-je envisager de me rendre dans un centre spécialisé dans l'addiction ou dans un hôpital psychiatrique pour me sevrer de ma benzodiazépine?Seulement un très petit nombre de personnes sont parvenues à sevrer des benzodiazépines en milieu psychiatrique. Les problèmes des centres de désintoxication sont multiples. Premièrement, les centres de désintoxication (d'addictologie) ne fournissent pas de soutien pour le sevrage à proprement parler, mais orientent plutôt leurs traitements sur les problèmes de comportements addictifs et de toxicomanie. Les médecins et le personnel de ces centres ne comprennent généralement pas la nécessité de procéder à un sevrage lent des benzodiazépines. Souvent, ils vont vous obliger à faire un sevrage sur une période de trois à six semaines. Certains vont même vous faire arrêter votre benzodiazépine en une semaine en vous la substituant par du Valium ou du Phénobarbital. Généralement, ces centres ne vous garderont pas plus de six semaines. Le résultat est que vous allez être sevré de votre benzodiazépine bien trop rapidement, que vous allez recevoir des tas d'informations sur l'abus de drogue, mais que vous ne serez jamais informé des procédures de sevrage à suivre pour arrêter correctement votre benzodiazépine et que vous ne serez par conséquent pas soutenu dans cette démarche. L'expérience que vous pourrez vivre après votre sortie de l'établissement psychiatrique ou du centre d'addictologie pourra se révéler très dure et vous pourriez vous retrouver dans un état de manque intense qui pourra persister sur une longue période de temps. En résumé, les personnes dépendantes aux benzodiazépines se retrouvent généralement dans un état bien pire à la sortie de ces centres spécialisés que lorsqu'elles y sont entrées.
L'expérience clinique montre que le sevrage des benzodiazépines fonctionne mieux lorsque le patient a le contrôle de son protocole de diminution et reçoit des conseils avisés d'un médecin qui connaît bien les mécanismes de la dépendance aux benzodiazépines. Même dans les centres d'addiction ou les établissements psychiatriques qui proposent des sevrages lents, le corps médical gardera toujours le contrôle sur les diminutions et imposera un protocole de sevrage rigide au patient.
Cependant, ces centres spécialisés dans l'addiction sont à considérer dans deux cas de figure:
Premièrement, si vous avez un problème d'abus de benzodiazépine que ce soit seule ou en combinaison avec d'autres drogues, ces milieux hospitaliers peuvent vous permettre d'acquérir une certaine discipline en vue du sevrage et vous permettre de comprendre comment éviter d'abuser de ces drogues. (voir plus bas la discussion sur le programme en 12 étapes). Si vous sentez que vous n'avez pas la discipline nécessaire pour vous sevrer graduellement et lentement, que vous n'avez pas de conjoint ou pas de personne capable de vous aider et de gérer votre protocole de sevrage, vous pouvez alors envisager d'aller dans un centre spécialisé dans l'addiction ou dans un hôpital psychiatrique.
Deuxièmement, dans le cas très rare où votre syndrome de sevrage est si grave qu'il vous a rendu incapable de prendre soin de vous et que vous n'avez pas de conjoint ou de personne suceptible de vous aider à votre domicile, vous pouvez envisager de vous faire interner dans un hôpital psychiatrique ou dans un centre de désintoxication.
Avant de choisir l'option de l'hôpital psychiatrique ou du centre de désintoxication (d'addiction) vous devriez prendre contact avec au moins cinq de ces établissements et vous assurez qu'ils sont en mesure de répondre aux questions suivantes:
a. Est-ce qu'ils vont vous proposer et surtout vous permettre d'arrêter votre benzodiazépine lentement?
b. Est-ce que le personnel a une bonne expérience (directe) en matière de sevrage des benzodiazépines?
c. Est-ce que cet établissement à un psychiatre ou un psychologue présent en permanence pour vous apporter du soutien?
Si les réponses à ces questions sont oui, oui et oui, il est probable que vous ayez trouvé le meilleur centre de désintoxication possible. Cependant, il est toujours fortement déconseillé de se sevrer dans un hôpital psychiatrique ou dans un centre spécialisé dans l'addiction sauf si vous faites partie d'un des deux cas de figure exposés plus tôt.
19. Quelle est la durée d'un sevrage ?Cela varie énormément. Pour les personnes souffrant de dépendances légères, le processus de sevrage entraînera de 1 à 4 semaines de symptômes. Cela s'applique à la plupart, mais pas à toutes les personnes qui ont pris une benzodiazépine sur une période inférieure à 6 mois. Cela s'applique aussi à un certain nombre de personnes qui ont pris une benzodiazépine pendant plus d'une année.
Pour les personnes souffrant de dépendances sévères (graves), il faudra généralement compter de 6 à 18 mois pour récupérer (sevrage compris). En règle générale, il faudra encore attendre de 6 mois à une année après la fin du sevrage pour voir les symptômes diminuer.
Il existe aussi un phénomème peu commun appelé syndrome de sevrage prolongé (voir plus bas).
20. Est-ce que je peux “tricher” pendant mon protocole de sevrage et prendre un peu plus de benzodiazépine si je dois faire face à un événement stressant ?De l'opinion des auteurs, toute personne se sevrant d'une benzodiazépine doit résister à tout prix à la tentation d'augmenter temporairement sa dose, excepté si c'est pour éviter des crises de convulsions/d'épilepsie ou la psychose. Si on a une mauvaise discipline personnelle, se donner une seule occasion d'augmenter la dose pour faire face à un événement stressant peut conduire à reproduire ce type d'augmentation trop fréquemment, ce qui mène inévitablement à la rechute totale. Si vous êtes confronté à un événement stressant, mon conseil est d'éviter autant que possible cet événement. Si ce n'est pas possible, assurez-vous d'être accompagné par une personne qui pourra vous aider et vous soutenir et serrez les dents jusqu'à ce que cet événement stressant soit passé.
Il est toujours acceptable de “déraper” (rester à la même dose au lieu de diminuer) pendant un certain temps dans l'optique de vous stabiliser si vos symptômes sont particulièrement sévères.
Si vous sentez que vous devez augmenter légèrement votre dose pour vous stabiliser parce que vous avez fait des diminutions trop rapides, alors faites-le. Cependant, la meilleure solution est d'éviter, en premier lieu, de se sevrer trop vite (voir ci-dessus).
21. Est-ce que je dois quitter mon emploi ou renoncer à d'autres aspects de ma vie pendant la période de sevrage des benzodizépines?Supporter les difficultés d'un sevrage et gérer toutes les sollicitations de la vie quotidienne est un exercice d'équilibriste très difficile. On ne met jamais assez l'accent sur le fait que le stress peut considérablement aggraver les symptômes de sevrage. Quand on parle de stress, on entend, le stress engendré par le travail, par les relations avec les autres et par tous les autres aspects de la vie. Ce qu'il faut que vous compreniez c'est que pour pouvoir mener à bien votre sevrage, vous allez devoir faire des ajustements dans votre vie. Le nombre d'ajustements à faire dépendra d'une part, de la sévérité de vos symptômes de sevrage et d'autre part du niveau de stress engendré par votre style de vie. Certaines personnes seront capables de travailler pendant la période de sevrage et d'autres pas. Certaines personnes démissionneront de leur emploi, d'autres prendront un congé, d'autres encore continueront à travailler avec une difficulté considérable et d'autres enfin continueront à travailler sans trop de difficultés. Pendant la période de sevrage, le meilleur conseil est de réduire votre niveau de stress au maximum; autant que les exigences de votre vie vous le permettent.
22. Mon médecin m'a prescrit un antidépresseur que je dois prendre pendant mon sevrage des benzodiazépines. Est-ce une bonne idée?La plupart des médecins qui prescrivent des antidépresseurs pour le sevrage des benzodiazépines, ou pour une toute autre raison, choississent un antidépresseur de la classe moderne des ISRS (Inhibiteurs Sélectifs de la Racpture de la Sérotonine). Cette classe comprend: le Prozac (fluoxétine), le Paxil (Deroxat, Seroxat, paroxétine), le Zoloft (Lustral, sertraline), le Celexa (Seroplex, Cipralex, Lexapro,Cipramil, citalopram) ou le Serzone (nefazodone (qui n'est pas commercialisé en France)).Ou ils vont parfois prescrire un des deux médicaments plus récemment développés: L'Effexor (Efexor, venlafaxine) et le Wellbutrin (Zyban, bupropion). Les médecins perscrivent souvent ces médicaments en particulier, car en plus de leurs propriétés antidépressives, ils sont reconnus pour leurs propriétés anxiolytiques (contre l'anxiété). Ironiquement, tous ces médicaments sont connus pour augmenter le niveau d'anxiété et d'agitation, bien que cet effet secondaire diminue après les premières semaines d'utilisation. Même les ISRS comme le Paxil (Deroxat, paroxétine) et le Zoloft (Lustral, sertraline) qui sont sensés avoir un effet sédatif primaire sont souvent à l'origine de l'augmentation de l'anxiété pendant le sevrage. Cette augmentation d'anxiété peut être une des raions pour lesquelles les personnes qui font un sevrage des benzodiazépines stoppent souvent l'usage de ces médicaments après une courte période de temps.
Parmi les personnes qui ont pris des antidépresseurs sur une longue période de temps pendant le sevrage sont mitigées. Certains semblent en avoir tiré un certain bénéfice pendant que d'autres non. D'autres encore ont trouvé que leurs symptômes en avaient été empirés. D'une manière générale et étant donné le risque de complications que peuvent créer les antidépresseurs, ces derniers ne devraient être pris que lorsque il y a risque de °°°°°°°. Penser ou même être obsédé par des idées suicidaires, ne veut pas dire qu'il y a risque de passage à l'acte. Par contre, si vous sentez que sans une forme d'intervention pharmacologie vous allez passer à l'acte, là, il y a risque de °°°°°°°. Dans tous les autres cas, il est généralement conseillé d'éviter de prendre des antidépresseurs pendant le sevrage.
Un autre problème est que la plupart des antidépresseurs sont connus pour être addictifs et entraîner une dépendance. En fait, il existe certaines preuvent qui montrent que dans un grand nombre de cas, les symptômes de sevrage des antidépresseurs peuvent être identiques et même plus prononcés que ceux engendrés par le sevrage des benzodiazépines. (Voir la page du site suivant:
www.benzo.org.uk/ads.htm).Il existe quelques témoignages épars de personnes ayant trouvé un certain bénéfice en utilisant une certaine classe plus ancienne d'antidépresseurs autrefois connus sous le nom d'antidépresseurs tricycliques. Un de ces antidépresseurs tricycliques a comme molécule active la doxépine (Sinequan, Adapin, Zonalon, Triadapin) qui a un effet sédatif (primaire) contrairement à l'effet stimulant des ISRS. Les antidépresseurs tricycliques ont aussi leur lot de complications et d'effets secondaires. Consultez votre médecin et regardez avec lui la liste des contre-indications des antidépresseurs tricycliques afin d'être sûr que vous n'êtes pas sujet à l'une de ces contre-indications qui pourrait être à l'origine de complications si vous utilisez un tel médicament. Comme pour les ISRS, certains antidépresseurs de cette classe sont connus pour avoir un effet sédatif (primaire), alors que d'autres auront un effet stimulant.
Le meilleur conseil avec les antidépresseurs ou avec tout autre produit que vous pourriez ajouter à votre sevrage est d'être prudent. Si vous décidez de prendre un antidépresseur, il est recommandé de prendre une très petite dose au début pour voir comment vous tolérez ce produit avant d'augmenter la dose à la quantité prescrite par votre médecin.
www.benzo.org.uk/ads.htm