http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=LCP_132_0051"Pour comprendre ce qui s’est passé de nouveau en 1952, il faut s’intéresser à un second médicament mis sur le marché trois ans plus tard : l’imipramine, premier antidépresseur. C’est le second qui donne la clef du premier. Ce qui étonne les chimistes, c’est
la proximité structurale de la molécule d’imipramine avec celle de chlorpromazine alors que les effets comportementaux sont extrêmement différents, voire opposés. Le laboratoire à l’origine de ce premier antidépresseur tricyclique avait d’ailleurs l’intention de créer un concurrent du premier neuroleptique et la nouvelle molécule sera testée, évidemment sans succès, en tant que « tranquillisant majeur » dans la schizophrénie. On a cherché à faire un « me-too » et on a créé un psychotrope très différent qui aura du mal à convaincre pendant plusieurs mois les services de marketing du laboratoire : que pouvait-on faire de cette sorte d’« énergisant psychique » ? Comment imaginer une indication qui soit un réel marché économiquement intéressant ? On considère alors que la mélancolie est une maladie trop rare pour constituer un marché. David Healy a superbement bien raconté cette histoire dans son livre de référence.
Résumons les quatre séquences de cette invention :
Découverte fortuite de l’action intéressante d’une molécule (la chlorpromazine).
Synthèse d’un me-too sélectionné grâce à des essais sur des animaux de laboratoires (animaux vivants, organes, cellules).
Déception au cours des tests cliniques et réorientation.
Nouvelle indication.
C’est ce mouvement qui ne s’arrêtera plus. Toute l’histoire de psychopharmacologie tient dans la répétition de ces quatre séquences. Si la chlorpromazine avait été un médicament miracle dans la schizophrénie, le mouvement se serait arrêté là. De même pour l’imipramine dans la dépression. L’industrie pharmaceutique a finalement eu la chance d’identifier une substance qui, comme toutes celles qui vont suivre,
marchait assez mal et était peu spécifique. Il était donc intéressant d’en synthétiser toujours de nouvelles faisant « à peu près » la même chose sur des animaux de laboratoire (entiers ou non). Le « à peu près » est important : il est à l’origine de la diversification des indications...."
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