Lu sur le site du quotidien , la Nouvelle République (Indre) du vendredi 12 octobre 2012: voir en bas de page
Ce livre fait des vagues: Jean-François Bergman fait partie des spécialiste$ co$ulté$ pour les AMM (atorisation de Mise sur le Maché) et de l'AFSSAPS : j'attends qu'on me prouve qu'il n'a pas de conflit d'intérêt dans tout ça, ce CHER (€$) Profe$$eur
En tout cas le livre des DRs EVEN et DEBRE a atteint son objectif principal : lancer le débat!
Malheureusement, il y a fort à parier que le "livre blanc" sera rédigé par des gens ayant des conflits d'intérêts avec les labos: des corrompus! Il faut se bagarrer pour que ce ne soit pas le cas
Le Guide des médicaments fait rugir le monde médical. Interview croisée de l’auteur Bernard Debré et d’un de ses pourfendeurs Jean-François Bergman.
Le 12 septembre, le Nouvel Observateur, friand de coups éditoriaux annonçait en grande pompe que le « Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles et dangereux » de Bernard Debré et Philippe Even « est bel et bien une avancée spectaculaire en matière d'ouvrages mis à disposition des médecins et des malades ». Trois semaines et un retirage plus tard, le monde médical est en émoi.
Cinq médecins, dont Jean-François Bergman, ont signé dans le JDD un appel exhortant l'État à publier rapidement un livre blanc des médicaments. Ils relevaient que l'absence d'un tel livre blanc « laisse la place à des guides rédigés sans rigueur et contenant de nombreuses erreurs ». Au-delà de la polémique, les auteurs et les détracteurs s'accordent sur le diagnostic.
Jean-François Bergman, professeur de thérapeutique et vice-président de la commission d'AMM (Autorisation de mise sur le marché) à l'Association française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) :
« Un des bons côtés de ce livre, c'est qu'il y a une prise de conscience, une agitation, même si elle est un peu brouillonne, sur la problématique du médicament. Ça a lancé une réflexion. Mais le médicament, c'est très compliqué. On ne peut pas dire en deux mots ce qui est bon ou non. Derrière cette polémique il y a des malades, de la souffrance… »
Bernard Debré, chirurgien urologue, député de Paris :
« Quand vous avez des médecins qui disent qu'il faut supprimer 75 % des médicaments jugés inutiles, même s'ils critiquent notre livre, on a atteint notre objectif. Le débat est ouvert. »
"Quand on veut tuer un chien, on dit qu'il a la rage"
J.-F. B. : « Le problème de ce livre c'est aussi qu'il comporte des erreurs. Je ne vais pas entrer dans le débat technique, mais ces erreurs sont d'autant plus problématiques que c'est un succès de librairie. La médication est quelque chose de très complexe, et ce n'est pas parce que tel médicament a des effets indésirables que tel autre n'a pas qu'il ne convient pas pour autant mieux à certains malades… »
B. D. : « Pour ce livre nous avons consulté 20.000 publications, cela représente 7.000 heures, dix ans de travail. Nous ne sommes pas deux esprits malades qui ont écrit ça comme ça. Évidemment, quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage… »
J.-F. B. : « Mal orienter les gens quand on publie un guide des restaurants, ça ne prête pas à conséquence, si ce n'est pour l'image d'un établissement. Là, on aborde des maladies, dont certaines sont graves. Le risque avec un guide comme ça, c'est que les patients modifient leur stratégie… Faire une comparaison à la va-vite des différents laxatifs peut être utile… Pour des maladies plus graves, c'est problématique. »
Bernard Debré : « Dès les premières pages nous disons aux patients " ne changez pas votre traitement sans avoir consulté votre médecin. " Il faut considérer que les patients sont majeurs, ils peuvent regarder notre livre, des publications, Internet, pour se faire une opinion eux-mêmes. Le premier qui a dit que le Médiator était dangereux a été en procès, Servier lui a demandé de retirer son livre. Ne fallait-il rien dire ? Dire la vérité n'est pas dangereux. »
J.F. B. : « Le problème, c'est que depuis que ce livre est sorti, on a l'impression d'une surenchère, d'un combat de coqs entre experts, qui sème le trouble plus qu'il ne nourrit la réflexion. »
B. D. : « Parmi les médecins qui nous critiquent, il y a ceux qui croient à ce qu'ils disent et affirment qu'ils ne sont pas d'accord. Nous sommes prêts à discuter avec eux. Il y a aussi ceux qui sont pilotés par des laboratoires… Parmi les cinq médecins [dont Jean-François Bergman, NDLR] qui nous ont dit dans le JDD que tout cela était faux, et qui demandent eux la suppression de 3.000 médicaments, l'un d'entre eux est responsable des autorisations de mises sur le marché… On peut se demander pourquoi il les a autorisés. »
Besoin d'un guide officiel et indépendant
J.-.F. B. : « L'AMM [Autorisation de mise sur le marché, dont Jean-François Bergman est vice-président] délivre des autorisations, non des recommandations. L'Agence Nationale du médicament n'est pas bien placée non plus pour faire du qualitatif. Pour élaborer un véritable guide qualitatif des médicaments, il faudra que beaucoup de gens, des différentes agences, travaillent dessus. C'est beaucoup de boulot, mais c'est nécessaire. »
B. D. : « Pourquoi n'avons-nous pas de guide officiel, indépendant comme il en existe en Grande-Bretagne ou en Belgique ? »
J.-.F. B. : « Nous avons effectivement besoin d'un référentiel identique, basé sur des études qualitatives indépendantes. »
Pressée par la polémique qui agite le monde médical, la ministre de la Santé, sans toutefois prendre d'engagements concrets, s'est prononcée jeudi pour « la mise en place d'un service public d'informations sur les médicaments ».
Propos recueillis par Mariella Esvant
http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/Sante/n/Contenus/Articles/2012/10/12/Medicaments-livre-blanc-contre-guide-pratiquehttp://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/Sante/n/Contenus/Articles/2012/10/12/Medicaments-livre-blanc-contre-guide-pratique